Pour m’amuser un peu, j’ai décidé de voir une exoplanète. Je ne suis pas très intéressé par les planètes du système solaire (et je n’ai pas le matériel pour), mais une planète qui orbite une étoile distante ça a quelque chose de cool.
Premier essai: Kepler-686 b.
Le processus est très différent de mon habitude: le but est de rechercher la précision de la mesure sur une toute petite partie de l’image. D’ordinaire, quand je chasse les supernovae, la précision nécessaire est de l’ordre de 0.1mag. Pour une exoplanète il faut pousser la précision à environ 0.001mag (mmag). On cherche à détecter une variation infinitésimale dans la luminosité d’une étoile à cause du passage d’une planète entre elle et nous (transit).
Donc, après avoir cherché des candidats, je prends Kepler-686. Elle a une planète connue: Kepler-686 b, découverte en 2016. Kepler-686 a une masse de 0.940x celle du soleil et 0.92x son diamètre. Kepler-686 b a un rayon de 1.08x celui de Jupiter. La variation de luminosité prédite est de l’ordre de 15mmag! Je prépare la nuit, et je prends 150 photos de 60 secondes (pour éviter la saturation) autour de l’heure prédite du transit.
Apres processing (la aussi très différent de ce que j’ai l’habitude de faire), voila le résultat:
Le graphique montre un certain nombre de choses (les variations de certaines étoiles de comparaison, la courbe d’erreur, la courbe de la masse d’air, la taille de l’étoile, etc). La courbe intéressante est la seconde à partir du haut en rose, celle qui fait une sorte de U: c’est la variation de luminosité de l’étoile et le U est le passage de la planète.
Les données sont de qualité très moyenne. Je ne suis pas encore habitué à rechercher la précision nécessaire Il y a donc une erreur importante et la courbe de la planète est à peine visible. J’ai aussi un décalage de 14 minutes au commencement du transit par rapport à la prédiction. Je ne sais pas encore pourquoi.
Mais pour un premier essai je suis assez content.